Le sujet dont j’ai envie de vous en parler aujourd’hui, pour partager les émotions que j’ai éprouvées en découvrant une multitude de films en langue Amazigh avec vous. Suite à un déplacement, ses derniers jours à Ghardaïa, je fus très surpris de découvrir un engouement particulier pour la production cinématographique dans cette région. Le plus surprenant est le fait que ces productions trouve beaucoup de succès auprès des cinéphiles. Une production moyenne fait une douzaine de milliers de copies (en VCD, DVD et d’autres supports). On trouve ces productions chez tous les vendeurs de produits audiovisuels, dans les librairies, et même chez les vendeurs à la sauvette. Plusieurs cinéastes amateurs activent dans les villes de Ghardaïa.
A Guerrara, ville de savoir et de culture, pays du père de l’hymne National, une association culturelle a produit en quelques années plusieurs films …souvent des films qui relatent la vie de la cité et portant sur les valeurs humaines et morales. Tel l’assainissement, l’entraide, la solidarité etc. Un film produit par une autre association … sort d’un lot de plusieurs productions … j’en parle parce que la similitude étrange entre « l’âne d’or » d’Apulée et le fond du film, semble frappante. Une histoire complètement décalée. Elle rappelle assez, le cinéma de Jean Luc Goddard ou de Jacques Tati, avec moins de liberté.
L’histoire tourne autour d’un âne qui semble lésé et maltraité par son maître …Il s’adressa à la justice pour qu’elle lui rende justice… celle-ci prend la plainte au sérieux et convoque l’avocat de l’âne et celui du maître … Des scènes, en apparence comiques. Au fond la les projections des symboles, tel un mécanisme d’une horloge vous jette dans les abysses d’une réflexion abondante et parfois douloureuse, provoquant une angoisse accablante qui vous surprend à la gorge, en vous mettant en face d’une réalité amère. Le sourire se fait encore plus présent.. Les symboles se conjuguent au pluriel … Je ne m’étalerai pas beaucoup sur des synopsis. Ce film en particulier est un signe révélateur du bouillonnement culturel qui sévit dans ces contrées du Sud du pays … Ce qui est frappant et dont on ne peut ignorer : la volonté de faire du cinéma n’est plus à démontrer. La Production, la post production et l’écriture s’imposent comme les étapes suivantes pour passer, vers une distribution et des techniques modernes de production cinématographique.
Ces jeunes espèrent acquérir les conditions, les factures esthétiques et artistiques et développer leurs autodidactismes dans les années à venir. L’ouverture de la chaîne en langue Amazigh va, certainement, donner un nouvel essor à la production audiovisuel en langue Amazigh. Ainsi, ces pionniers n’auront pas perdus de temps …Ils auront jeté les balises d’un cinéma en Amazigh (variante Mozabite) mais… Algérien comme ils le confirment.…
Je ne vous parle pas en tant que chercheur en musicologie, ou en tant que sociologue .. Mais simplement en tant que cinéaste. Ma rencontre avec un instrument joué uniquement par les femmes fut des plus étonnante. Un instrument que les érosions du temps n’ont pu altérer : L’Imzad. Un instrument d’une simplicité déconcertante, dans sa fabrication et sa conception C’est la moitié d’une espèce de melon qui pousse dans les Oueds de Tamanrasset. Les femmes cueillent ce fruit qui se laisse sécher sans perdre sa forme arrondi … Elle coupe le fruit séché en deux. En forme assiette ustensile qu’on remarque dans les journaux télévisés. Elle couvre l’écueil d’une peau de chèvres ou de chameau. L’archer, une branche d’acacias qu’on courbe pour lui donner la forme d’un arc. On retient les bouts de la branche à l’aide de crin de cheval . ..Il ne reste plus qu’à décorer le tout. On utilise beaucoup de couleurs vives. Les couleurs, verte, rouge et jaune, sont les plus souvent utilisé. Les femmes et les adeptes de ce genre de musique très attachent et très surprenant prétendent que les sons qui en résultent et les paroles qui les accompagnent son le fruit de la séduction.. On prétend qu’aucun homme ne peut rester insensible aux charmes des femmes chanteuses et joueuses de l’Imzad. Et c’est vrai. L’art est à son paroxysme. La manipulation du son et de la parole sont la spécialité des ces envoûtantes.
UN SCENARIO COLLECTIF ET LIBRE.
Bon,… cette fois ci on va faire sortir la grande artillerie : En vous proposant, un jeu très simple … je vous connaît pas, et vous non plus … Mais un lien nous unit : On est les fils libres du monde. . Une liberté aléatoire …mais s’en est une ! Ce qui est certain, pour le commun des mortels, c’est qu’on ne pourra jamais bloquer les idées de naître, de pousser et de faire leurs chemins.
Ainsi je propose à tous mes amis internautes de participer à l’écriture d’un scénario… à partir d’un thème qu’on aura sélectionné ensemble par un vote des thèmes proposés. Je propose comme première idée un thème très récurrent : l’effet des changements subit par les personnes suite à la crise économique mondiale… et la mondialisation. Un drame ou une comédie … En quelques lignes seulement, envoyer vos idées… insister et clairement sur les situations et le dialogue…. Envoyer vos idées on verra bien ce qu’on pourrait bien en faire …Une expérience unique … Un scénario écrit par une centaine d’individus, le carton portant le nom des scénaristes sur le générique, sera très, très long. Un scénario collectif qui ne tient compte d’aucune différence ethnique, ni de race ni de religion. Alors relevons le défi … On n’aura, de toutes les manières, pas perdu notre temps, au contraire.
METHODOLOGIE :
Choix du thème : sur le nombre de propositions
Réception d’idées et de situation
Construction du fil conducteur
Pour ce début de l’opération à laquelle il faut absolument y croire, a vos stylos , claviers et autres supports graphiques.
Le feuilleton Turque fait une incursion imprévisible auprès des téléspectateurs Algériens.( feuilleton vu sur MBC)
Ces derniers mois, les téléspectateurs Algériens semblent avoir trouver leur idylle dans les feuilletons Turques doublés en arabe. La suprématie des feuilletons à l’eau de rose provenant des maisons de production, aussi diverses soient elles, égyptiennes trouvent des difficultés dans l’audimat Nationale Algérien et marquent un net recul et un pesant intérêt. Les chaînes du moyen Orient surtout Qatarie, ont trouvé la poule aux œufs d’or…
La programmation de feuilletons turques, dont la cible reste la gente féminine, ont produit un résultat plus qu’espéré, créant un audimat des plus enviable. En l’absence de moyens rationnels, je me suis contenté d’un feed back classique : la rumeur, le bouche à oreille, les discussions avec les gens de la profession ou autres secteurs…
Ce genre de feuilletons ciblent généralement les femmes au foyer et les ménagères. Un fond de conflit de classe, ou tribale, une relation d’amourette impossible à consommer, un conflit de familles deux ou trois femmes malignes face à des hommes aussi machiavéliques, et le tour est joué …
Les Etats-Unis, avec leur puissance de production et leurs savoir faire, n’ont pu échapper à un certain moment au dictat des feuilletons Brésiliens dans les années 90. Est ce un phénomène social qui a des racines endogènes, plantées dans le coeur des sociétés ou simplement un coup d’œil à une découverte, une fenêtre donnant sur les prémices d’une mondialisation naissante.
Toutes les femmes y compris celles qui jouissent d’un niveau culturel assez remarquable se trouvent prise dans la spirale … Pour les Algériens, tout sexe confondu, l’attrait commença par une rumeur, colportée par la vox populi et entretenu certainement par les distributeurs et programmateurs Qataris. La rumeur disait qu’à la suite de la programmation d’un feuilleton, un homme a tué sa femme parce qu’elle était follement amoureuse du comédien principal du feuilleton …
Une histoire similaire, semblable aux sketchs des guignols de l’info, que j’ai , moi même vécu les dramatiques dénouements, dans les années 70. J’ouvre une parenthèse, en essayant de synthétiser l’anecdote.
Un de mes cousins, marié à une jeune et belle fille, regardaient ensemble, cote à cote sur leur lit conjugal, la télévision en noir et blanc à l’époque … On diffusait le discours de feu Boumédiène … La femme restait clouée à l’écran …
A chaque fois qu’il s’adressait à elle … elle ne l’entendit guère…Elle le bloqua et l’invite à se tiare et à se concentrer sur l’écran … son mari la scrutait.. Enfin il lui posa la question fatale…
Si trouve le moyen de l’épouser… Tu n’hésiterai pas un moment… à ce que je vois ?
Sans hésitation !…. lui répondit elle .
Il sauta du lit … jalousie maladive, héritage de l’absurde et de l’imbécillité, quand elle s’accapare de nous …la passion des amours en friture…Il prit une canne … Elle reçut une tannée inoubliable … Ils finirent chez le juge qui prononça leur divorce … Ils se sont quittés sans jamais se revoir … incroyable histoire !
Revenant, après cette courte pose vers ce qui nous intéresse…
Une autre rumeur, soutenait mordicus : un père de famille ne reconnaissait plus sa famille à la suite de la diffusion de ce feuilleton … Et commençait à percevoir des changements dans le comportement de sa progéniture. Il trouva que son épouse est devenue arrogante et vindicative… Il prit les mesures qui s’imposent dans pareil cas et dans un pays Arabe … A vous de deviner… et ainsi de suite …
Effectivement, la stature, le volume, la démarche, la Direction des acteurs … sont autant de facteurs qui vous laissent planer un certain moment … Et tomber dans un piège assurément dressé par les producteurs et les programmateurs.
Plusieurs questions taraudent ma tête. Pourquoi cet engouement subit pour ce genre de produits ? Qu’est ce qui a fait que ces produits connaissent un succès aussi grand, dans un pays ou la conservation reste de mise ? Que trouve t-on d’attrayant dans ces feuilletons… ? L’histoire… ? La construction du scénario… ? La narration ? Les comédiens… ? Est ce une identification …? Un parallèle… ? Une similitude culturelle… ? Ou est ce simplement, une riposte à la crise qui secoue le monde engendrant des effets néfastes… Et par de là pousser, les téléspectateurs à panser leurs insuffisances par des rêves chimériques, projetés chaque soir sur les écrans du monde Arabe ?
Les sociologues et les sémiologues devraient se pencher sur la problématique et nous fournir plus de précision.
J’ai ouvert le débat avec mes filles sur le sujet. Leurs réponses à mes questionnements ne sortaient pas de l’ordinaire … ce sont des réponses anodines mais très significatives … Elles prétendent tout d’abord que les histoires mises en image tiennent du social et du vécu de tout un chacun.. Une réponse qui n’éclaircit pas la problématique posée.
Enfin, pour avoir des réponses à toutes ses questions, j’invite les internautes à participer à ce débat en m’envoyant leurs points de vues…